International Journal of Academic Health and Medical Research (IJAHMR)
  Year: 2024 | Volume: 8 | Issue: 6 | Page No.: 1-7
Quelle est la démarche à suivre pour gérer une thrombopénie dans le cadre obstétrical ? (Mise au point) Download PDF
A .Zrigui, F. EL Hilali, H. Moustaide, S. Benkirane

Abstract:
: La thrombopénie se caractérise par un nombre de plaquettes inférieur à 150 G/L, que ce soit en dehors de la grossesse ou dans ce contexte. Il est recommandé de prendre des précautions pour vérifier qu'il n'y a pas de faux positif. Les causes des thrombopénies chez la parturiente sont principalement la thrombopénie gestationnelle, qui représente 75 % des cas. Les autres causes comprennent les thrombopénies survenant dans un contexte obstétrical, telles que la prééclampsie et le syndrome HELLP, ainsi que la coagulation intravasculaire disséminée (18 %), et le purpura thrombopénique immunologique primaire ou secondaire (5 %). D'autres causes moins fréquentes de la thrombopénie comprennent les microangiopathies thrombotiques (MAT) telles que le purpura thrombotique thrombocytopénique et le syndrome hémolytique et urémique (1 %), les stéatoses hépatiques gravidiques, les affections hématologiques, ainsi que les thrombopénies médicamenteuses (causées par l'héparine, les AINS, l'aspirine) ou toxiques (1 %). Le traitement de la pré-éclampsie et du syndrome HELLP repose sur des mesures de réanimation et sur l'extraction du fœtus, laquelle sera discutée en fonction du terme de grossesse et de la présence ou non des signes d'extraction. Pendant le purpura thrombopénique immunologique (PTI), aucun traitement spécifique n'est généralement requis pendant la grossesse, sauf en cas de saignement ou de numération plaquettaire inférieure à 30×10^9/L. Il est crucial de bien préparer l'accouchement qui, sauf contre-indication obstétrique, est généralement programmé par voie basse. Un taux plaquettaire d'au moins 50×10^9 /L est requis pour l'accouchement et de 75 × 10^9 /L pour une rachianesthésie. Le traitement consiste en une courte cure de corticoïdes associée à des immunoglobulines dans les cas les plus graves résistant à la corticothérapie. Le rituximab, un anticorps monoclonal ciblant l'antigène CD20 des lymphocytes B, est l'un des agents pour lesquels les données sur la grossesse sont en augmentation. Une autre option prometteuse est le Romiplostim, un agoniste des récepteurs de la thrombopoïétine, dont l'utilisation a été documentée dans des rapports de cas, sans signalisation jusqu'à présent de complications fœtales. Il existe un risque de thrombopénie néonatale, nécessitant un suivi de l'hémogramme chez le nouveau-né à la naissance et dans les cinq jours suivants.